Affaire de la destruction de la stèle de Ruben Um Nyobe: Tous COUPABLES.
Si on avait appliquée la loi de 2004 fixant les règles applicables aux régions, on n’en serait pas là. Les conseils régionaux qui sont de par la loi composés de conseillers régionaux élus et des représentants des chefferies traditionnelles auraient pu régler ce problème par voie de délibération. Les conseils régionaux ont entre autres compétences pour la promotion des langues et des cultures nationales. Si on avait supprimé les communautés urbaines – dirigées de surcroît par des délégués du gouvernement nommés et pas du tout élus par ses pairs – dans les villes qui en disposent et si on avait mis en place les conseils régionaux pourtant inscrits dans la Constitution depuis janvier 1996, on n’en serait pas là. La décentralisation est mort – née du fait d’une absence de volonté politique au sommet de l’Etat. Il n’y a pas de honte à passer à autre chose en ce qui concerne la forme de l’Etat. Avec le fédéralisme, on n’en serait pas là. La décentralisation telle que appliquée au cameroun fait des nommés les acteurs majeurs contrairement au fédéralisme qui accorde une place importante aux élus locaux. Ces compatriotes nommés et qui sont pour la plupart des fonctionnaires ne rendent compte qu’à celui qui les a nommés. D’où leur mépris pour d’autres catégories sociales. Une fois que c’est dit, il est évident qu’il y’a lieu de condamner fermement et avec la dernière énergie l’acte de vandalisme perpétré par ces chefs puisque la loi portant code pénal le prévoit. Nul n’a le droit de se rendre justice soit même, encore que la justification de leurs actes est fort inadmissible et intolérable en République.
Ruben Um Nyobe est un héros national qui a lutté au péril de sa vie pour un Cameroun libre et démocratique. Ruben Um Nyobe est un patrimoine national qui appartient à tous les camerounais. Ruben Um Nyobe a lutté pour le bien-être des camerounais sans distinction d’ethnies, de chefferies encore moins de quartiers et à ce titre, sa stèle peut être érigée en tout lieu dans tous les quatre coins du pays. L’administration publique a le devoir de sanctionner ces chefs traditionnels, même si ces sanctions peuvent être appliquées avec dignité du fait de leur rang.
Parce qu’ils sont tous coupables, chacun à son niveau, le Cameroun a besoin d’un nouveau leadership pour que de telles humiliations à notre mémoire collective ne se reproduisent plus.
Jean Robert Wafo
Ministre du shadow cabinet du Sdf en charge de l’information et des médias.
Par : Georges Mitterand Ndam