L’élection s’est tenue ce 12 décembre à Yaoundé
Seidou Mbombo Njoya. C’est le nouveau président de la fédération camerounaise de Football. Parti favori, il a été élu au terme de l’Assemblée générale de la Fecafoot tenue ce 12 décembre à Yaoundé. Avec 46 voix sur 66, il devance largement Joseph Antoine Bell, 2è avec 17 voix suivi de Daniel Mongue Nyamssi 3 voix. Le président élu est un proche de Samuel Eto’o Fils. L’ancien capitaine de l’équipe nationale de football du Cameroun a d’ailleurs exprimé ouvertement son soutien au président élu. Habitué des couloirs de la maison de Tsinga( quartier de Yaoundé où siège la Fédération camerounaise), Seidou Mbombo Njoya a été le 1er vice président de l’instance faîtière du Football camerounais et même président à titre intérimaire sous le magistère de l’ancien président de la Fecafoot Iya Mohamed, aujourd’hui incarcéré. Seidou Mbombo Njoya est aussi le fils de Ibrahim Mbombo Njoya, l’influent roi des Bamouns, peuple de l’Ouest du Pays. Ancien chef de cabinet de Issa Hayatou au moment où ce dernier régnait à la Confédération africaine de Football, le nouveau président de la Fecafoot est aussi proche de Me Dieudonné Happi, président de la commission électorale lors de l’Assemblée de ce 12 décembre et avocat Samuel Eto’o dans plusieurs affaires. Peu bavard, Seidou Mbombo Njoya savait son élection presqu’assurée avec ces affinités. Il a tout de même battu campagne sous le slogan » Ensemble pour le Changement « . Ses priorités sont entre autres le développement du football jeune au Cameroun, la professionnalisation de la pratique de la discipline entre autres. Il s’est présenté pendant la campagne électorale comme le candidat du rassemblement. Intention affichée après son élection. » J’invite tous ceux qui ont un temps soit peu le sens du patriotisme à se joindre à notre équipe, à se joindre à tous ceux qui sont dans mon projet pour relever ce défi, relever ce bateau à la dérive, la Fecafoot tire à la dérive ». De dérive, il n y en a que pour cela à la Fédération camerounaise de Football depuis au moins 5 années. Depuis 2013 en effet la structure est dans la tourmente avec à la clé des élections annulées, des questions de mauvaise gestion financière. La Fédération Internationale de Football Association ( FIFA) a dû créer deux comités de normalisation pour réécrire les textes et organiser de nouvelles élections après l’interpellation de l’ancien président dans une affaire de détournement de fonds publics dans la gestion d’une entreprise publique au Cameroun. Entre ces faits, le pays a connu un président (Tombi A Roko Sidiki) dont le mandat jugé irrégulier a été stoppé en septembre 2017 par la FIFA. Seidou Mbombo Njoya prend la tête de la Fecafoot au moment où le Cameroun vient de se voir retirer l’organisation de la Can 2019 en raison des retards accusés dans la réalisation des chantiers. Même si la CAF, n’a pas évoqué l’absence d’une fédération normalement constituée lors de la décision, la crise à la Fecafoot renvoyait déjà une image peu reluisante du Sport roi au pays des Lions indomptables. Autres challenges, le retour aux résultats sportifs. Même si le Cameroun a remporté la Coupe d’Afrique des Nations 2017, le pays n’a pas pu franchir le Premier tour de la coupe des Confédérations encore moins se qualifier pour le Mondial russe de mi 2018. Mais le nouveau président élu doit aussi relever le défi de réconcilier les acteurs du Football camerounais. Les dernières empoignades ont eu lieu pendant la campagne électorale en vue du scrutin à la Fecafoot entre Samuel Eto’o, Joseph Antoine Bell et Roger Milla( 3 anciennes gloires du football camerounais). Toutefois l’élection de Seidou Mbombo Njoya pourrait être contestée. Plusieurs acteurs estiment que les textes de la Fecafoot n’ont pas été respectés alors que d’autres pointent » l’impartialité » du président de la commission électorale. Le mandat du Président élu est de 4 ans.
Par : Georges Mitterand Ndam