Durant deux jours les ministres, les partenaires au développement et experts sur les questions de finances et d’Economie de la zone CEMAC, se sont réunis à la BEAC de Douala du 05 au 06 juillet 2019, pour une concertation sur les projets intégrateurs de la sous-région.
Une telle initiative trouve tout son pesant d’or, en ceci qu’elle permettra aux acteurs d’observer un temps d’arrêt sur les réalités et les enjeux majeurs qui caractérisent l’intégration physique et commerciale dans la sous-région. Pour son opérationnalisation, un projet intégrateur doit intéresser au moins deux pays, il doit partir au niveau local pour un autre pays, le plus connus sont les routes, les ponts, soit les centrales hydroélectriques. Le Per est un programme qui a été mis sur pied en 2010 ; pour valoriser les principales ressources de la sous-région et bâtir à travers une « mutation » régionale, des économies des pays-membres compétitives et diversifiées. Sa mise en œuvre est prévue en trois phases se terminant en 2025.
Echec du premier programme économique –Per 1
Pour la première phase du Per, les projets retenus n’étaient «pour la plupart qu’au stade d’idées de projets, sans étude de faisabilité préalables pour juger leur bancabilité, leurs impacts socioéconomiques et environnementaux», a martelé avec regret le président de la Banque de développement des Etats de l’Afrique Centrale (Bdeac), Fortunato-Ofa Mbo Nchama à l’entame de la Cérémonie d’ouverture des travaux. Il arrive, très souvent qu’un pays retienne un projet comme étant une priorité, et que cela ne soit pas inscrit dans un programme dans un pays. Sans doute, c’est cet état de chose a légitimé lors de la 14ème session ordinaire de la Conférence des Chefs de l’Etat et la 8èmesession de comité de pilotage du Pref-CEMAC à prescrire une concertation régionale sur les projets intégrateurs redynamiser le programme économique, faire en sorte que toutes nos capitales soient réunies par une route avec à la clé la recherche des financements.
Maturation des projets Intégrateurs
Rendu à ce jour 13 projets ont été sélectionnés pour la période 2017-2021 ; dont 7 projets ont déjà démarré. Les retards observés dans les autres projets, sont liés au fait que beaucoup étaient juste des idées de projets, parfois n’avaient été bien élaborés.
Au niveau de la sous-région Cemac, le Cameroun est le seul bon élève à avoir présenté au comité d’étude des projets intégrateurs matures qui ont la chance d’être tous retenus par leur pertinence.
Pour Charles Assamba Ongodo, Directeur général de la Coopération et de l’intégration régionale, «le Cameroun a présenté dix projets, et le Cameroun a la chance de présenter des projets donc la maturité est avérée, ce qui est déjà quelque chose de très bien. Ces projets sont diversifiés, avec une large prédominance des projets infrastructurels. Il y a aussi les pôles d’excellence parce qu’il ne faut pas que faire dans les infrastructures, il faut développer les compétences. Il y a donc des pôles d’excellence avec l’université inter-Etats de Sangmelima.»
Les bons points du Cameroun
Le Cameroun contrairement à ses pairs de la sous-région a présenté au comité des projets diversifiés en matière de nouvelles technologies de l’information et de la communication, dans le domaine numérique à l’instar de la fibre optique pour faciliter les communications lors des prochains défis qui attentent le Cameroun (le Chan 2020 et la Can 2021).
Il poursuit son argumentaire, en assertant que « Ce sont des projets diversifiés parce que nous voulons être en cohérence avec la deuxième phase de notre programme, qui vise non seulement une intégration physique mais aussi du commerce. Il faut qu’on ait les capacités pour pouvoir échanger entre nous, ce d’autant que nous avons à l’horizon, la zone de libre-échange continental et nous voulons nous positionner pour être compétitif ».
Du haut de sa double casquette Charles Assamba Ongolo, président du Comité inter-Etats, est d’autant plus convaincu qu’en au financement des projets Cameroun car : « Ce sont des projets bien partis, parce que matures. La condition essentielle pour qu’un projet soit éligible au financement c’est sa maturité. Les bailleurs sont justement en salle pour rechercher les projets qui sont matures, avec un intérêt intégrateur.» Il est rejoint dans cette appréciation par le Chef de division Energie, infrastructure et secteur financier à la Banque africaine de développement, Dr N’Guessan Joseph Kouassi qui pense que le Cameroun, «a mis en place une matrice de maturation des opérations, qui fait en sorte que chaque projet soumis au Comité national de la dette publique remplisse les critères. Ce sont des éléments positifs que nous saluons au niveau de la banque et donc nous voulions que les autres régions s’inspirent. Pour les bailleurs de fonds, un projet ne peut être instruit désormais que lorsqu’il satisfait aux conditions de priorisation interne aux pays.».
Les attentes
Pour une convergence des plans de développement nationaux des pays avec les horizons 2030 des objectifs de développement(ODD) et les défis de la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF). Il faudrait ; Un nouveau portefeuille actualisé des projets matures et que les Etat manifestent un intérêt sur ces derniers ; la fourniture des fiches détaillées des 13 projets-phares, associés aux nouveaux projets intégrateurs, pour une meilleure identification et la promotion auprès des bailleurs de fonds, une amélioration de la visibilité des projets et du dialogue avec les parties-prenantes ( Bailleurs/Etats/Commission) avec un accent sur l’engagement des Etats membres et une meilleure préparation des dossiers pour la recherche des financements.
Les chiffres
Depuis le lancement de cette initiative (1 200 000 000 000) mille deux cent milliards de Fcfa ont été mobilisés pour le financement des projets intégrateurs physiques dans la zone CEMAC. Les partenaires au développement sont intéressés par tous les projets qui concernent l’intégration sous régionale.
Par : Dim Dim