L’eau c’est la vie, qui n’a jamais prononcé cette phrase ? Je crois bien que personne. Tenter d’expliquer l’accessibilité de ce précieux sésame au Cameroun est tout aussi vieux que l’histoire du monde. Aujourd’hui, je tiens à partager avec vous ma propre expérience.
Flash-back…
A l’époque du lycée à Bafang, nous avions deux robinets d’eaux. L’un dans la grande cour et l’autre près des toilettes. L’eau coulait en moyenne 4 fois par semaine. Les jours de coupure, mes cousins et moi étions obligés à aller nous aligner comme tous les autres jeunes au seul puits public du quartier. Public ? Oui oui, je dis bien public car Mr Pene que nous appelions affectueusement Jack Bauer pour son caractère vif et très réactif était le seul parent du quartier qui acceptait aux jeunes de puiser de l’eau dans son puits. Les autres refusaient catégoriquement et sortaient les répliques du genre: il faut faire des réserves d’eau chez vous, allez au marigot… Oubliant que réserve ou pas, cela finissait toujours avant que la pression ne revienne… Ça n’a pas été facile mais l’a fait, déjà qu’il n’y avait pas d’autres options.
La version de coupure d’eau que je découvre une fois revenue à Douala me laisse sans voix. Des jours sans aucune d’eau qui ne coule du robinet. Quand je bavardais, ma mère riait seulement et le disait tiens 25f, vas chez le voisin d’en haut puiser un tour d’eau (un bidon de 20 litres). Imaginez un peu combien de bidons nous puisons par jour. Surtout que maman est commerçante de BHB (beignets haricot bouillie). Étant la seule grande de la maison, en plus de le réveiller à 3h du matin pour aider maman dans ses tâches préparatives, je dois également m’assurer qu’il y ait de l’eau. Sinon, il est temps de remplir le fût de 50 litres qui trainait tout son temps à quelques mètres de la cuisine externe. Et ce, tous les jours. Nous passons parfois une à deux semaines sans eau. Obligée donc aller au forage du coin.
Depuis bientôt un an que j’ai aménagé avec mon fiancé, l’eau minérale est notre quotidien. Je ne peux même pas compter le nombre de palette d’eau minérale que nous avons déjà vu jusqu’ici. Une palette et demi par semaine, parfois deux. Les voisins qui commercialisent l’eau glacée sont récurrents à la maison pour recueillir les bouteilles vides. Dans ma cuisine, il y a un coin de réserve d’eau. À la douche également, on ne sait jamais c’est pourquoi on fait les réserves d’eau chaque fois qu’elle est disponible . Parfois même, j’ai un voisin qui sort et crié: faites les réserves d’eau ooo, l’eau coule. C’est fait, voici conté pour vous mon quotidien avec dame eau.
Comment fais-tu ? Quelle est ton astuce ? Partageons avec les autres via les hastags #LeauCestLaVie
WaterIsLife
En attendant un miracle, n’hésites pas de nous suivre sur Facebook et Twitter avec les hastags cités plus hauts. Demain, le blogueur Joe Firmin nous parlera de « l’eau, cet or si rare/Eau secours »…
Par : Badal Fohmoh