novembre 22, 2024

FIFA WORLD CUP TOUR AU CAMEROUN : DÉSACCORD DE LA FECAFOOT, QUELLES CONSÉQUENCES POUR LES LIONS INDOMPTABLES AU QATAR EN NOVEMBRE PROCHAIN ?

FIFA WORLD CUP TOUR AU CAMEROUN : DÉSACCORD DE LA FECAFOOT, QUELLES CONSÉQUENCES POUR LES LIONS INDOMPTABLES AU QATAR EN NOVEMBRE PROCHAIN ?

Attendu en première ligne pour accueillir la délégation de la Fifa et le trophée de la coupe du monde au Cameroun, le Président de la Fecafoot Samuel Eto’o Fils et ses collaborateurs sont les grands absents sur le tarmac de l’aéroport International de Yaoundé – Nsimalen ce jeudi 08 septembre 2022. Instance faîtière du football camerounais et donc cheville ouvrière de la cérémonie, la Fecafoot est apparue nulle part.

Au Ministère des Sports et de l’Education Physique, au Premier Ministère et au Palais des Sports de Warda, pas l’ombre d’un membre du Comité Exécutif ou un personnel cadre de la Fecafoot. À chaque étape, la place réservée à la fédération est innocupé.
Ce décor pour l’accueil de la FIFA et le trophée Silvio Gazanniga en terre camerounaise sans la Fecafoot, membre statutaire de la même Fifa, a suscité plus d’une interrogations :

Pourquoi le Président de la Fecafoot Samuel Eto’o était-il absent à l’arrivée de la délégation de la Fifa et le trophée du mondial sur le sol camerounais ? Comme à l’accoutumée, les passions pro-Eto’o et anti-Eto’o se sont déchainées dans des commentaires excessifs et analyses partisanes.

Avant toute chose, il faut préciser que la FIFA World Cup Tour s’inscrit dans une grosse campagne de communication d’une part corporate pour l’image de marque de la Fifa et la quête de notoriété de l’événement Coupe du monde Qatar 2022 qui démarre le 20 novembre prochain et d’autre part, relève d’une opération marketing et publicitaire d’envergure, avec des retombées commerciales pour la multinationale américaine,The Coca Cola company, sponsor majeur de la Fifa dans l’organisation de la coupe du monde.

Et donc sans certitude que cette opération qui forcément a fait gagner des centaines de millions de dollars à la FIFA, et qui ne figurerait pas en noir sur blanc dans les accords et clauses liant la Fecafoot et la Fifa, Samuel Eto’o en tant que Président de la Fecafoot est dans son bon droit de re-négocier un contrat tacite dans lequel la Fifa sans l’avis de ses membres, décide toute seule du montant qu’elle verse en contrepartie aux 32 fédérations sportives des pays qualifiés à la 22è coupe du monde.

Aéronef peint au design de la boisson la plus consommée au monde, les enjeux marketing, publicitaires et financiers sont colossaux n’est-ce-pas pour amener Samuel Eto’o Fils à minimiser le montant que Coca Cola/Fifa reverse à la Fecafoot et de quoi lever les enchères. Il n’y a donc aucun crime commis par Samuel Eto’o pour avoir refusé une offre qui ne satisfait pas les attentes de la Fecafoot. Et même si les autres 31 fédérations l’ont acceptée, aucune disposition de la Fifa n’interdit à un membre d’exiger plus que ce qu’on donne dans cette transaction. Il s’agit bien ici de business et non de charité.

D’aucuns ont même déclaré que cet incident n’était jamais arrivé sous les précédents dirigeants de la Fecafoot. Dans tous les cas, si ses prédécesseurs étaient mous, la faute n’est pas à Eto’o.
Sous un angle strictement financier, il va de soi que Samuel Eto’o et la Fecafoot ont eu raison de ne pas se présenter.

Cependant au delà des aspects sportif et commercial, les rapports avec la FIFA vont au delà de la Fecafoot qui est son membre. Sans être un État, la FIFA est une puissante machine politique et diplomatique voilée au service des intérêts inavoués, impliquant par ailleurs des relations avec les États.
A preuve, The Coca Cola Company s/c FIFA dit avoir écrit par deux fois à la Fecafoot qui n’aurait daigné lui répondre, mais le Gouvernement de la République a autorisé l’atterrissage de l’avion brandé Coca Cola ayant à son bord la délégation de la Fifa et le trophée, le tout honoré d’un cérémonial protocolaire en bonne et due forme avec au bas de la passerelle le Ministre des Sports Narcisse Mouelle Kombi, suivi de l’audience accordée au Chef de délégation l’ex-champion du monde Henri Trezeguet à l’immeuble Étoile par le Premier Ministre Chief Dr. Joseph Dion Ngute au nom du premier sportif camerounais le Chef de l’Etat Paul Biya.

Sur un plan purement sportif, cette décision de Samuel Eto’o de se soustraire de la FIFA Cup Tour au Cameroun sera-t-elle sans conséquences sur la prestation des Lions Indomptables dans les stades du Qatar pour une compétition qu’organise et supervise de bout en bout la Fifa ?
Réputé milieu de la mafia par excellence et d’injustices contre les équipes africaines, la FIFA et le clan du Président Gianni Infantino n’utiliseront t-ils pas des arbitres arbitraires sur le terrain pour régler les comptes de deux rancunes à Samuel Eto’o, à savoir l’humiliation subie dans l’affront pour la tenue de la dernière coupe d’Afrique des nations en janvier dernier au Cameroun et le désaccord de la Fecafoot sur la venue du trophée Fifa World Cup dans notre pays ?

Dès lors, se pose une question : les seuls enjeux politiques, diplomatiques et sportifs pour le Cameroun et les Lions Indomptables sont-ils au dessus des enjeux financiers de la Fecafoot ?
Si la réponse c’est oui, le Président de la Fecafoot Samuel Eto’o aurait dû revoir sa décision en acceptant même à contrecoeur de souhaiter la bienvenue au trophée de la coupe du monde au Cameroun.

Mais si la réponse c’est non que les enjeux financiers pour une Fecafoot en plein chantier, priment sur tout, le Président Samuel Eto’o s’est donc donné de très bonnes raisons de se retirer d’un deal qui ne comblait pas du tout les attentes de la Fecafoot.
Dans ce feuilleton aux enjeux multiples, qui a forcément froissé Coca Coca et heurté la Fifa, l’Etat propriétaire des Lions Indomptables du Cameroun, ne s’est pas encore officiellement prononcé sur cet incident entre la Fecafoot, Coca Cola et la Fifa. Affaire à suivre…

Par : Jean Paul Choun Nyat
Journaliste-Analyste Sportif

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