Les Nations unies font un état des lieux alarmant des moyens nécessaires
C’est un nouveau tournant dans la crise humanitaire que traverse le Cameroun. En l’espace d’une année, les besoins du Cameroun ont accru de 31%. Aujourd’hui, ce sont 4,3 millions de personnes qui sont en quête du minimum vital à travers le pays. La Coordination du système des nations unies pour le Cameroun a dressé un nouveau bilan des besoins du Cameroun le 24 janvier dernier lors de la présentation avec le Gouvernement du plan humanitaire pour 2019 pour le pays.
Crise anglophone…
C’est un secret de polichinelle. Les tensions sociopolitiques qui durent depuis 2016 dans les régions anglophones du Nord Ouest et du Sud Ouest ont bouleversé les vies de plusieurs milliers de personnes. L’ONU évalue à 437.000, le nombre de Camerounais qui ont fui leurs domiciles depuis 2 ans en raison des violences dans cette partie du Pays. Parmi eux, 405.000 déplacés internes éparpillés à travers diverses régions du pays et 32.000 réfugiés au Nigéria. Sur le plan local, le Gouvernement a initié un plan d’urgence humanitaire en faveur des populations affectées par les tensions dans les régions anglophones. Dans le cadre d’une campagne de solidarité nationale, le Cameroun a collecté un peu plus de 2 milliards de FCFA en vie de son financement. A ce jour, l’implémentation du programme sur le terrain bute aux combats nourris entre les forces de défense camerounaises et les activistes séparatistes. Malgré tout, le Cameroun dit tenir le bon bout. Le 22 janvier dernier lors d’une cérémonie de lancement du centre de Coordination des actions du plan humanitaire à Yaoundé, le Ministre camerounais de l’administration territoriale Paul ATANGA NJI a indiqu’un peu plus de 60. 000 personnes ont déjà reçues les appuis en diverses commodités. Mais pas suffisant face à la forte demande. L’aggravation des violences en zones anglophones mais pas seulement. D’après les nations unies, les incursions de la secte Boko Haram au Nord Est du Nigéria ont poussé jusqu’en fin 2018, 100.000 personnes à l’ouest du Cameroun. A l’Est, le pays subi par ailleurs les revers des tensions sociopolitiques en République centrafricaine (RCA). Les réfugiés centrafricains sont environs 250.000 qui ont fui en territoire camerounais. Le quatrième facteur d’après le système des nations unies, c’est la guerre contre Boko Haram. De milliers de populations ont dû partir de leurs foyers depuis le début des incursions de la secte en 2014 dans la région de l’extrême Nord. C’est 1 personne sur 6 qui recherche aujourd’hui les commodités de base pour vivre au Cameroun selon l’ONU.
Sous financement
« Les besoins vont probablement augmenter dans les années à venir »a prévenu la Coordinatrice du Système des nations unies pour le Cameroun, l’Italienne ALLEGRA BAIOCCHI lors de la conférence de presse tenue à Yaoundé. Une augmentation en besoins projetée sans que les ressources financières nécessaires ne suivent. Pour 2019, le plan humanitaire conjoint de l’ONU prévoit 299 millions de Dollars pour prendre en charge quelque 2,3 millions de personnes soit seulement la moitié des personnes vulnérables.
» Le sous-financement signifie que nous ne pouvons pas faire tout ce qui est en notre pouvoir pour faire une différence dans la vie des personnes les plus vulnérables au Cameroun, que ce soit la fille qui manque l’école à cause de la violence, la mère déplacée qui lutte pour nourrir ses enfants ou le père qui a perdu toute sa famille » s’est inquiétée la coordinatrice du Système des nations unies pour le Cameroun. Les couches les plus nécessiteuses dans la crise humanitaire en cours sont les femmes et les enfants d’après l’ONU qui rappelle qu’en 2018, son plan d’intervention de 320 millions de dollars n’a été soutenu qu’à hauteur de 40%. La coordinatrice a par ailleurs lancé un appel en direction des bailleurs de fonds
Par : Donald Brice Kamgang