Affaire Patrice Nganang, crise anglophone…. Le Congrès américain condamne « avec fermeté » les violations des droits de l’homme commises par le gouvernement camerounais.
Le Congrès américain a tenu sa 115è session le 29 janvier dernier. Outre les affaires américaines, le Parlement des États-Unis a pris une résolution relative à la situation sociopolitique qui prévaut au Cameroun. Notamment la crise anglophone. Une crise qui a débuté en novembre 2016 lorsque des ressortissants de la partie occidentale camerounaise ont commencé à dénoncer la « marginalisation » dont ils seraient victimes de la part du reste du Cameroun. Malgré des dialogues initiés par Yaoundé et les mesures drastiques, la crise n’a pas été résolue. Elle s’est au contraire amplifiée au point que les leaders de la contestation ont commencé à parlé le langage de la sécession. Mais si le gouvernement camerounais a pu empêcher la naissance de la république d’Ambazonie, la crise anglophone s’est invitée dans des milieux d’intellectuels camerounais. Parmi eux, Patrice Nganang, écrivain. Cet auteur du « Temps de chien », prix Marguerite Yourcenar et Grand Prix de la littérature d’Afrique noire qui avait publié sur le site internet de Jeune Afrique, un « carnet de route en zone anglophone ». Dans sa publication l’enseignant de littérature à l’Université de l’Etat de New-York avait sévèrement critiqué Paul Biya pour sa gestion de la crise anglophone en dénonçant la répression menée par Yaoundé comme mode de résolution de la crise. Ce qui sans doute a valu à l‘écrivain une arrestation avant d‘être libéré puis expulsé. Et selon le Parlement américain, le pouvoir camerounais a pris une série de mesures non conformes aux droits et libertés fondamentaux des citoyens. Le cas de la coupure de la connexion internet, des arrestations arbitraires, des tueries et des sévices de toutes sortes contre les détenus. Si les parlementaires ont condamné le traitement administré à Patrice Nganang, ils se sont abstenus de s’opposer à la bonne marche de la justice. Ils ont ainsi appelé le gouvernement camerounais à mener ses actions judiciaires dans le strict respect des droits humains contenus dans la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 dont le Cameroun est partie prenante. Reste à savoir quelle réponse donnera Yaoundé à cette résolution du Congrès américain dans la mesure où le régime de Paul Biya attribue plusieurs “crimes” aux séparatistes, notamment les meurtres d’agents de l’ordre.
source : Afrique media.tv