Ce pays est le nôtre. Nous avons le devoir de le protéger, de le chérir et surtout de le construire ensemble. Pour y parvenir, nous devons enterrer la hache de guerre. Nous devons accorder le pardon à tous nos frères et soeurs et leur promettre le changement. Un changement radical de comportement.
Nous savons tous que le pardon est primordial pour notre avenir. Vous conviendrez avec moi qu’on ne peut rien obtenir de positif si on traîne nos mauvais souvenirs partout avec nous. Il faut oublier. On dit souvent que »la vie, c’est devant ». Je n’ai jamais lu quelque part que »la vie c’est derrière ». Par contre, on dit généralement »qu’après la pluie, c’est le beau temps » ou encore »nos malheurs sont désormais derrière nous ». C’est dans cette logique que nous sommes appelés à bâtir notre pays pour en faire une Nation.
Les prémices du changement sont perceptibles à œil nu. L’intention est là. Nous devons la concrétiser ensemble. C’est une affaire de tous. Chacun doit cesser de remuer le couteau dans la plaie à son niveau, en ce qui concerne la crise que nos deux régions du West-Cameroon traversent en ce moment. Les autorités ont merdé. Oui. Ceux qui ont pris les armes sans en avoir le droit ont également merdé. Reconnaissons-le. On a enregistré des dégâts irréparables. Ça tout le monde le déplore. Que devons-nous faire après cette dure période ? Abandonner nos frères qui se sont trompés ou qui l’ont été ? Et les populations exposées à cette barbarie qui fait les bonnes affaires de certains? Toute personne jouissant de toutes ses facultés morales répondrait par la négation.
Nous devons donc avancer. Trouver des solutions pérennes. Rien que les solutions, sans toutefois se polluer le cerveau et polluer notre environnement avec ce qui n’a pas marché, ou ce qui aurait du être fait. Nous devons cessez de vociférer à longueur de journée sur les ondes et les réseaux sociaux qu’aucune solution ne peut régler cette crise. Penser ainsi, c’est jouer le jeu de l’ennemi de la paix. Nous devons soutenir toute initiative visant à ramener tous les jeunes qui sont dans les brousses à la maison.
Cessons de faire croire que c’est un tel qui doit d’abord déposer les armes et retourner dans les casernes, pour que un tel arrête aussi . Cette équation n’existe que dans les films de fiction. Là nous vivons la réalité. Le simple fait de soutenir cette idée est une absurdité. C’est pour livrer la population victime de cette crise à ses bourreaux. Qui en paiera les pots cassés ?
Nous devons donc avancer, pardonner, et construire ensemble. Le gouvernement camerounais quant à lui, doit non seulement prôner le vivre ensemble, qui, au fond, ne souffre de rien, mais aussi le »mangé ensemble ». Les richesses de notre pays doivent être redistribuées de façon équitable à tous. L’arrogance , les détournements de fonds, la corruption, le trafic d’influence doivent s’inscrire dans le registre des cauchemars qui ne referont plus surface. Tout est possible à celui qui croit.
Allez à la rencontre de la population, dialoguez avec elle, marchez sans protocole, sillonnez les villes, les villages et même les quartiers pour écouter et apporter des solutions durables aux préoccupations de ceux qui ont permis que vous soyez au trône.
Le fossé qui existe actuellement entre nos dirigeants et la population est très large et parfois élastique. Généralement, quand on voit un maire, un préfet, ou un gouverneur dans un coin, c’est pour faire les affaires ou pour flatter les populations pour recevoir leurs voix lors des prochaines échéances électorales. Les autorités doivent rassurer que cela ne se fera plus, pour nous encourager à oublier les mauvais souvenirs, de pardonner et d’ouvrir une nouvelle page main dans la main, sans hypocrisie, sans flagornerie. Nos dirigeants doivent être au service de l’Etat et non des individus ou des organisations pour l’amour de la patrie.
Pat : Didier Ndengue