Le Chef de l’État camerounais prend du temps
« En attendant Le Remaniement, les Ministres ne travaillent plus » pointe à la Une dans l’une de ses éditions un quotidien réputé proche du Régime de Yaoundé cette semaine. C’est un peu habituel au Cameroun à la veille de chaque retouche de l’équipe gouvernementale. Des anecdotes comme celle rapportant des consultations de tradi- praticiens par des Ministres en fonction souhaitant figurer dans le prochain gouvernement ne sont pas rares. Chaque attente du remaniement tient le pays en haleine mais davantage les Ministres, Directeurs généraux d’entreprises publiques et hauts cadres de l’administration publique. C’est que les fonctions de membres du gouvernement donnent droit à des avantages ( souvent indus) et à une certaine immunité au pays de Paul Biya.
Coupe d’Afrique des nations…
Déclaré vainqueur de la présidentielle du 7 Octobre au Cameroun, le locataire d’Etoudi ( Quartier où se situe la Présidence), prend comme à son habitude du temps pour renouveler l’équipe gouvernementale. Cette année, le contexte est particulier. Il est marqué d’une part par la crise sociopolitique qui s’aggrave dans les régions du Nord Ouest et du Sud Ouest( anglophones) du pays mais aussi et surtout par le retrait au Cameroun de l’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations 2019. Depuis cette décision prise par la Confédération africaine de Football le 30 novembre à Accra au Ghana, les révélations s’enchaînent sur ce qui se présente comme un vaste scandale d’État. Dans l’affaire, de hauts responsables du Pays auraient dissimulé le retard accusé dans les travaux de la Compétition au Président de la République. Bien plus, de nombreux cas de surfacturations des chantiers et de matériaux sont signalés dans la réalisation des chantiers. Roulé par ses collaborateurs, Paul Biya garde le silence. Le chef de l’État camerounais ne s’est pas toujours exprimé depuis le retrait de la Can 2019 à son pays. Pourtant, au pays des Lions Indomptables, la décision de la CAF a créé une onde de choc. Dans ce contexte, un bon nombre de Camerounais s’attendent à des sanctions pour les membres du gouvernement « coupables ». » On sait que le Président Biya – peut être par on ne sait quel type de calcul – a pris l’habitude de laisser pourrir les situations. Cette fois ci c’en est de trop. Ça sent mauvais. Même le cynisme politique a ses limites. Elle est largement dépassée…Le pauvre peuple, longtemps grugé, lui a soif de sang » analyse le Journaliste Jean Bruno TAGNE. En retardant le remaniement, Paul Biya met une pression féroce à ses collaborateurs. Depuis le retrait de la Can 2019 au Cameroun, les Ministres de l’octogénaire Paul Biya se livrent à un féroce lynchage. Les collaborateurs impliqués de près ou de loin dans les préparatifs de la Compétition utilisent la presse et les réseaux sociaux pour se rejeter mutuellement les responsabilités. Dans ce jeu de » massacre » chaque membre du Gouvernement concerné cherche à ne pas être dans la ligne de mire du chef de l’État, 36 ans au pouvoir. Mais Paul Biya va t-il sévir ? » Des têtes seront certainement tranchées dans les prochaines heures. Mais comme celle de l’Hydre, elles vont se régénérer doublement à la faveur d’une gouvernance incroyablement permissive » pense le Directeur de Publication du Quotidien privé « Mutations » George Alain BOYOMO.
Par : Georges Mitterand Ndam