Les relations entre les deux pays sont en zone de turbulence
Tout remonte au 17 mai dernier. L’ambassadeur des États Unis au Cameroun est reçu pendant près d’une heure au palais de l’unité ( Présidence du Cameroun) par le chef de l’Etat Paul Biya. Tout semble ordinaire après la rencontre entre Peter Henry Barlerin et le numéro 1 camerounais. Sauf qu’au sortie de l’audience, Le diplomate américain s’exprime devant les médias essentiellement publics au perron du Palais d’Etoudi. Il résume en substance, comme à l’accoutumée, les sujets abordés avec son hôte. Il s’agit casiment de tous les sujets de la coopération bilatérale entre les États Unis et le Cameroun( Santé, lutte contre Boko Haram, Éducation, politique générale). Ce même jeudi, l’ambassadeur américain adresse une déclaration à la presse. Le texte rend compte, dans les détails, de l’entrevue du milieu de journée entre les deux hommes. « Le président et moi avons discuté des prochaines élections. J’ai suggéré au président qu’il devrait penser à son héritage et à la façon dont il veut se souvenir dans les livres d’histoire pour être lus par les générations à venir, et a proposé que George Washington et Nelson Mandela soient d’excellents modèles ». À 5 mois de la prochaine élection présidentielle au Cameroun, C’est un appel à peine voilé des États Unis à la retraite politique du chef de l’Etat camerounais. Ces propos de Peter Henry Barlerin ont suscité le courroux du pouvoir de Yaoundé. Le ministre camerounais de la Communication et porte parole du Gouvernement Issa TCHIROMA BAKARY estime que les États Unis n’ont pas à violer la souveraineté du pays. Des réactions égalemnent au sein du Rassemblemnt démocratique du Peuple camerounais (Parti au pouvoir). Jacques FAME NDONGO, Le ministre de l’Enseignement supérieur et secrétaire national à la Communication du Rdpc pense que le diplomate a simplement exprimé un avis et qu’il en a la liberté. Dans la même déclaration, l’ambassadeur américain accuse le gouvernement camerounais d’opérer des « assassinats ciblés, des détentions sans accès juridique, à la famille et à la Croix Rouge Rouge » dans la crise qui secoue les deux régions anglophones du Cameroun depuis fin 2016. Une crise dans laquelle les Mouvements sécessionnistes ont commis des » meurtres de gendarmes » reconnaît le diplomate en poste au Cameroun depuis mi-juillet 2017. Le Président camerounais, 85 ans dont 36 au pouvoir n’a pas encore officiellement déclaré sa candidature en vue du scrutin d’octobre. Mais de nombreux observateurs ne doutent pas de son intention de vouloir briguer un nouveau mandat à la tête du pays, la limitation ayant été levée de la constitution en 2008.
Par : Dop BK