Il s’agit de la Laparoscopie qui est une pratique chirurgicale qui consiste à effectuer des opérations sans ouvrir le ventre. Une campagne gratuite de cette opération se déroule à l’hôpital Laquintinie de Douala du 27 février au 1er mars.
Magali B n’arrive plus à faire d’enfants. Cette jeune femme de 28 ans est à la recherche de la solution et selon les médecins, une intervention chirurgicale peut corriger ce blocage : « je n’arrive plus à faire d’enfants et après des examens, les médecins m’ont fait savoir que j’ai une trompe qui est bouchée. Ils m’ont également fait comprendre que l’opération peut corriger », explique-t-elle. Comme elle, Mahamadou Rabio est malade. L’homme la soixantaine entamée dit avoir régulièrement des douleurs atroces dans le ventre : « j’ai très mal au bas ventre, je suis allée dans plusieurs hôpitaux et je n’ai pas trouvé de solution. Je suis revenu finalement chez Dr Ousmane à Laquintinie et il m’a dit que seule la chirurgie peut soigner mon mal », nous confie-t-il. Tous deux ont la chirurgie en commun, comme solution à leur mal. Assis dans la salle d’attente du bloc opératoire de l’hôpital Laquintinie de Douala, ils sont parmi les 12 premières personnes qui vont bénéficier de la campagne gratuite de la chirurgie laparoscopie offerte par cette institution sanitaire.
C’est une journée chargée pour les médecins qui vont participer à cette opération ce mercredi 27 février 2019. En effet, c’est la première journée d’une campagne de trois jours de prise en charge gratuite de la chirurgie laparoscopie. A l’entrée du bloc opératoire, les 12 patients retenus pour la journée sont en salle d’attente. Il s’agit des personnes qui présentent des pathologies en urologie, Gynécologie et en chirurgie viscérale. Dans cet espace, les médecins vont et viennent. Vêtus de leur uniforme de circonstance, on apprend qu’ils sont en train de préparer la salle pour accueillir la première patiente de la journée. Un peu plus de 13h, celle-ci est mise en condition et entre au bloc opératoire. Un collectif de médecins est à pied d’œuvre pour la réussite de cette opération. Quelques heures après, les médecins sortent du bloc en toute sérénité et la prochaine patiente s’apprête : « L’intervention qui a été faite cet après-midi est une cœlioscopie fait dans un cadre d’infertilité. C’est une femme qui n’arrive pas à faire d’enfants depuis quelques années. Elle a déjà un enfant, mais depuis plus de 4 ans, elle n’arrive plus à tomber enceinte. Après avoir consulté son médecin traitant et après des examens, il s’est rendu compte qu’elle avait une trompe qui était bouchée », nous explique Dr Inna Rakya, gynécologue obstétricienne. L’intervention est un espoir pour la jeune dame : « A la suite de l’opération, on peut dire qu’on a résolu ce problème en partie car le problème de l’infertilité, c’est un peu vaste, il y a la patiente et ses organes, et il y a d’autres examens qu’elle n’a pas pu faire. En plus de la partie technique, ce que nous devons faire, elle devra faire d’autres examens par la suite et quand on aura tout le bilan complet, on pourra dire ou pas si on a réglé son problème », ajoute Dr Inna Rakya.
Cette campagne organisée par l’hôpital laquintinie est conduite par les médecins Camerounais et Belges. « Cette campagne entre dans un long processus, il s’agit en fait d’un cycle de formation en master qui a été ouvert par l’université de Douala avec l’accompagnement de l’université libre de Bruxelles qui a commencé depuis un an et demi et pour lequel nous sommes dans la phase pratique. Et pour cette phase, on fait venir les cas qui sont opérés sous la supervision des enseignants de ces masters qui viennent de Belgique, de l’université de Douala et d’ailleurs », précise Dr Essomba. Il est question également dans cette opération pour les spécialistes belges de renforcer les capacités des spécialistes Camerounais : « Il y a des urologues, des chirurgiens digestifs, des gynécologues qui ont suivi cette formation spécialisée en coeliochirurgie. Nous avons proposé de rencontrer les infirmiers qui travaillent avec eux pour les encadrer, leur apporter un certain nombre d’éléments qui permettent de faciliter leur travail et quelque part de dynamiser cette collaboration médecins-infirmiers et de permettre de développer cette chirurgie dans de bonnes conditions tant sur le plan matériel que relationnel, qu’au qualitatif et au niveau sécuritaire du patient », nous apprend Olivier Wilien, infirmier spécialisé en stérilisation. Pour cette campagne qui dure 3 jours, 36 personnes vont bénéficier de cette opération et l’hôpital Laquintinie de Douala prend en charge, les médicaments, les consommables et l’hospitalisation.
Par : Lucienne Wouassi
