L’enquête a été réalisée en juillet 2018 et porte sur les conséquences économiques et impacts sur l’activité des entreprises installées dans les régions anglophones
6434 emplois et 269 milliards de FCFA de chiffres d’affaires perdus en deux ans, c’est le bilan économique de la crise socio politique dans les deux zones anglophones. Le Groupement Inter patronal du Cameroun(GICAM) relève par ailleurs un manque à gagner de 5,9 milliards de FCFA de recettes fiscales. A l’évidence, les structures économiques spécifiquement ciblées paient le lourd tribu. Les activités économiques sont en ruine et les conséquences économiques de ces évènements sont graves. Selon le Gicam, le tissu économique des régions du Nord-ouest et du Sud-ouest qui constituent près de 20% de la population camerounaise s’effondre littéralement, tout au moins en ce qui concerne le secteur formel et les répercussions se font de plus en plus ressentir dans le reste du pays. Toutes les entreprises menant directement ou indirectement des activités dans ces régions indiquent que leurs activités y sont désormais en berne.
De manière spécifique, les impacts observés se ressentent dans les filières café et cacao. Au-delà de ces filières, c’est aussi une menace sur le commerce extérieur qui est affecté étant donné le poids de ces produits dans la génération des devises dans le pays. Les transformateurs locaux avec des arrêts d’activité en vue, l’agro industries dont la CDC et Pamol sont à l’agonie. Deux fleurons de l’économie camerounaise installée dans la région du Sud-ouest touchés de plein fouet par cette crise. Les entreprises spécialisées dans les services de l’agriculture sont en baisse d’activités, les industries agro alimentaires sont elles aussi désormais inaccessibles. Le secteur des Télécommunications avec son lot d’équipements détruits et un important manque à gagner par mois. Pour ce qui est du commerce et la distribution, la présence commerciale est réduite à sa plus simple expression. Et que dire des répercussions au plan macro économique ? Le rapport du Gicam précise que l’insécurité qui sévit dans les régions du Sud-ouest et du Nord-ouest a désormais des incidences économiques globales qui ne peuvent plus être négligées. Des entreprises consultées par le Gicam dans cette enquête dans le cadre de l’élaboration du tableau de Bord de l’Economie, 86% d’entre-elles annoncent que la crise dans ces régions a des répercussions négatives très importantes soit 50% et importantes soit 36% sur leurs activités. Plus que jamais il convient de se rendre à l’évidence que la crise sécuritaire des régions du Sud-ouest et Nord-ouest pourrait entrainer l’économie dans son ensemble vers la récession s’alarme le Groupement Inter patronal du Cameroun, en raison de la fragilité du contexte dans lequel elle survient et de la place spécifique qu’occupent ces régions dans certains segments de l’économie camerounaise.
Pour le Gicam des mesures de sauvegarde s’imposent pour juguler ce risque. La plus importante est la stabilisation du contexte sécuritaire de manière à stopper la dégradation de la situation et enclencher un processus de retour à la paix dans l’ensemble du pays. Il est important poursuit l’institution d’éviter l’extension du climat d’insécurité à d’autres zones et régions du pays. De manière spécifique, les attentes des entreprises se circonscrivent au renforcement des mesures de sécurisation, soutien aux unités encore opérationnelles dans ces régions réduction des répercussions à l’ensemble de l’économie, relèvement économique post crise des deux régions. Le Gicam indique la mise en œuvre d’un tel plan est le moindre pour des entreprises écartelées par la crise et en proie au spectre des dépôts de bilan et des licenciements massifs qui se profile pour l’ensemble d’entre-elles, avec des risques sérieux de désagrégation économique et sociales de ces deux régions. Le rapport de seize pages produit assorti des propositions et sollicitations exprimées suscitées a été porté à l’attention des autorités gouvernementales notamment le premier ministre, chef du gouvernement
par : Sandrine BABO