Lancé dans le but de faciliter les procédures du commerce, le paiement électronique du Civic fait l’objet de quelques inquiétudes auprès des opérateurs économiques. Une réunion de crise conduite par le directeur des Douanes ce lundi 19 novembre 2018 à Douala, a débouché sur de nouvelles mesures.
Le 1er novembre dernier, la société générale de surveillance en accord avec le guichet unique des opérations du commerce extérieur (Guce), met en place un nouveau système de paiement électronique du contrôle et identification des véhicules importés au Cameroun (Civic). Quelques jours après ce basculement électronique, quelques difficultés ont entaché la fluidité des transactions, mettant ainsi de nombreux opérateurs dans une situation inconfortable. Ces derniers habitués aux procédures manuelles ont selon les responsables du Guce du mal à s’adapter à la nouvelle démarche. Les opérateurs à la suite du désagrément sont rentrés dans une grande colère. Un courrier signé du délégué régional de la sureté nationale du littoral a été adressé au gouverneur de la région du littoral avec pour objet : « les difficultés de sortie des véhicules dans les parcs du port de Douala ». L’instabilité de la connexion internet et des autres plateformes électroniques, les difficultés d’obtention de la carte de contribuable et sa mise à jour dans la plateforme Guce-Douanes, de l’opérationnalité approximative du nouveau système de validation des dossiers Douanes auprès de la société générale de surveillance, sont quelques raisons évoquées dans cette correspondance pour justifier ce mécontentement.
Une taxforce pour gérer les dossiers en instance
Alors que ladite correspondance indiquait qu’une grève prévue hier (lundi 19 ndlr) , le ministre des Finances Louis Paul Motaze qui s’est saisi de la situation, a dépêché le directeur des Douanes et par ailleurs président du conseil d’administration du Guce. Dans cette démarche, Edwin Fongod a tenu ce lundi 19, une réunion avec toutes les parties prenantes à savoir, Douane, Guichet unique, Syndicats, conseil national des chargeurs du Cameroun, Pad, transitaires et consignataires. A la suite de cette rencontre qui s’est tenue à huis clos, le directeur des douanes est revenu sur les résolutions prises pour désamorcer la situation: « On a constaté que malgré cette nouveauté, il y a eu des petits soucis techniques qui ont empêché à certains opérateurs d’effectuer de façon convenable leurs opérations. Il y a eu un paiement électronique très appréciable et nous saluons cette avancée de la procédure, mais là où le problème se pose c’est au niveau de l’attachement de façon électronique et les pièces jointes de la déclaration, le connaissement, la carte de contribuable et les différentes copies des cartes grises. C’est là où il y a encore quelques soucis techniques. Mais pour résoudre ce problème nous avons décidé que les deux systèmes à savoir un système semi-électronique, cohabite avec le système électronique. Pour ceux qui sont confortables avec le nouveau système, ils vont continuer et ceux qui auront des soucis avec ce nouveau système, ils vont continuer à travailler comme d’habitude », a précisé Edwin Fongod, directeur des Douanes à la suite des travaux, il indique plus loin qu’une taxforce pour gérer les dossiers en instance a été prise et : « à l’heure actuelle nous avons 212 dossiers en instance et dès cet après-midi, nous avons décidé que les importateurs de ces véhicules partent au Guce ou à la Sgs que de façon manuelle nous gérons leurs dossiers », ajoute le directeur des Douanes. Entre autres résolutions prises à cette réunion on retient, la mise en place d’un centre multimédia à terminal multi fruitier de Douala pour un meilleur accompagnement des opérateurs économiques, les opérateurs ayant des dossiers en attente de traitement doivent être traités et dont les compléments de dossier sont ok doivent se rendre compte à la Sgs et la mise en place d’un comité d’évaluation hebdomadaire sur l’état d’avancement de la situation et transmission du compte à la direction générale des Douanes.
Par : Lucienne Wouassi