Pour une grande première dans l’histoire de l’économie du Cameroun, les grandes orientations de la loi des finances 2019 prennent en compte les propositions du secteur privé.
C’est la bonne nouvelle portée ce vendredi 2 novembre 2018 par le ministre des Finances Louis Paul Motaze. En effet, le 28 mai dernier au cours d’une rencontre similaire, le groupement inter-patronal avait soumis un document contenant les propositions du secteur privé pour l’amélioration du climat des affaires au Cameroun. Le ministre avait dès lors dans son département ministériel, créé un comité de travail qui a rendu sa copie. Louis Paul Motaze est donc venu à Douala faire le point au secteur privé. Sur les 83 propositions faites sur la fiscalité intérieure, il ressort que 47 ont été favorables, 24 ont reçu la mention réservée, soit un taux d’acceptabilité de 71%. La fiscalité de porte quant à elle, sur 40 propositions, 27 ont été favorables, 10 réservées et 3 en perspective, soit 73% de taux d’acceptabilité.
Une fiscalité de développement
Si les détails sur lesdites dispositions retenues n’ont pas été rendus public, il nous revient tout de même, qu’elles visent l’avènement d’une fiscalité de développement qui favorise une baisse de la pression fiscale sur les entreprises du secteur formel, l’élargissement de l’assiette fiscale, le rétablissement d’un climat de confiance entre l’administration fiscalo-douanière et le contribuable. D’autres indiscrétions nous font savoir qu’il n’aura pas d’augmentation d’impôts pour le compte de l’année 2019. Bien que le projet de loi de finances doit obtenir l’approbation du chef de l’Etat avant d’être acheminé à l’assemblée nationale pour adoption, cette démarche est inédite selon le secteur privé : « c’est bien la première fois dans l’histoire économique du Cameroun que le ministre des finances se déplace en personne à Douala, auprès du secteur privé, pour exposer les grandes orientations du projet de loi des finance. Vous avez ainsi, monsieur le Ministre, tenu l’engagement que vous aviez pris d’associer pleinement à l’avenir le patronat à l’élaboration des principaux textes sont celui le projet de loi des finances », a indiqué Celestin Tawamba, président du Gicam, pour signifier la satisfaction du secteur privé.
L’environnement des affaires au Cameroun est peu luisant
Il faut préciser qu’à quelques semaines de l’adoption de ladite loi des finances, l’environnement des affaires au Cameroun est peu luisant. Plusieurs handicaps sont la cause, précisément la raréfaction des devises préjudiciables au règlement des implantations, le tout récent relèvement du taux d’intérêt des appels d’offre (TIAO) de la BEAC , qui pourrait se traduire par une grande augmentation des taux d’intérêts et notamment l’impact économique de la crise anglophone dans les régions du Nord et Sud-Ouest. Des conditions qui ont facilité la régression du Cameroun dans le classement Doing Business, qui passe de la 163 à la 166èmeplace.
Par : Lucienne Wouassi