La permanence du Rdpc à Bafoussam ,à l’ouest du pays abrite ce samedi 20 juillet 2020 un meeting politique .La rencontre initiée par le chef de la délégation permanente régionale du comité central du Rassemblement Démocratique du peuple camerounais , pour l’ouest Ibrahim Mbombo Njoya vise à dénoncer les atteintes aux institutions républicaines dont le président de la république et tous les discours de haine tribale ,en vue de promouvoir la cohésion nationale et la paix. Seulement certains activistes et hommes politiques estiment qu’il s’agit là d’une provocation de plus. Pour Jacob Ngounou 1er adjoint au Maire de Douala 3e et militant du SDF ,ces appels et soutiens déguisés sont de nature à cultiver le tribalisme. Dans un entretien réalisé par votre journal ,l’autorité municipale ce tte mobilisation politique viendra davantage enfoncer notre pays.
Monsieur le Maire l’on annonce la tenue d’un meeting politique du Rdpc ce samedi 20 juillet 2019 à Bafoussam. Cette rencontre politique a pour but de dénoncer les multiples atteintes aux institutions républicaines dont le président de la république. D’aucuns estiment que c’est une provocation .Êtes vous du même avis?
Vous parlez du respect des institutions. Est ce que celui qui incarne aujourd’hui ces institutions respecte?Est ce que la loi fondamentale de notre pays est respectée aujourd’hui ? C’est la question que j’aimerais vous posez. Est ce que la constitution de notre pays est respectée ? Je dis non .Les gens qui incarnent ces institutions devraient commencer par les et les autres vont suivre. Quand vous bafouez ,vous foulez au pieds la loi fondamentale. Le Roi Bamoun a laissé son Bamoun natal pour se transformer en sauveur ,en apôtre de paix à Bafoussam. Pourquoi il n’a pas commencé à organiser dans son propre village ? Non .Tout ça ce sont des appels et soutiens déguisés qui sont de nature à cultiver le tribalisme .Je crois qu’ils essayent d’enfoncer davantage notre pays.Puisqu’en réalité ,chacun fait semblant de crier au voleur en soutirant le porte- monnaie de son voisin .il crient au voleur ! prônent la division .Les camerounais ne sont pas prêts à se détester .Si vous avez suivi ce qui s’était passé dans le sud ,après la présidentielle de 1992. Vous savez bien qu’on a pourchassé certains gens dans le sud et aujourd’hui d’autres n’ont jamais mis pieds.Je connais un homme d’affaire installé à Akonolinga .Il était l’homme d’affaire le plus puissant de la ville .il est mort sans plus jamais reprendre ses activités commerciales.
Une contre manifestation est également annoncée à Bafoussam ce même samedi afin de contester cette réunion politique. Ne s’achemine t’on pas vers un affrontement frontal entre militants du Rdpc et autres activistes ?
Bien. D’où vient il aujourd’hui qu’on puisse donner libre cour au meeting du Rdpc ? Alors que hier ,il y’en a qui ont décidé de manifester ,on leur ait refusé. Mais quand il s’agit de marcher pour le régime pour parler de Paul biya ,là il n’y a pas de problème. Pour les autres ,ça représente un risque. C’est respecté les institutions ? Non .c’est un appel à la division. C’est tout ça qui concourent à la frustration ,source de division.
Au regard de l’enlisement de la crise dans le nord-ouest et le sud – ouest n’y a-t-il pas lieu de conjuguer les efforts pour un retour définitif de la paix qu’au lieu d’apporter plutôt un soutien au président Biya?
Il y’a quelques temps lorsque le premier ministre joseph Dion Ngute allait à Bamenda bomber le torse pour dire qu’il a été envoyé. Je vous avais dit à l’époque que c’était du bluff.Vous voyez aujourd’hui quelque chose a changé ?Quand il est interpellé en suisse ,vous parlez d’atteintes aux institutions .Mais quand les gens vont s’entre-tuer sans qu’il ne dise un mot.On a vu le minat ( ministre de l’administration territoriale ) venir contredire son chef. Pendant ce temps celui qui incarne les institutions de la république, est en suisse en train de se balader.Quand on l’interpelle par rapport à toutes ces tueries concernant le pays ils estiment que les institutions ont été attaquées. A t’il imaginé un seul instant que les populations du nord-ouest et du sud -ouest ont aussi besoin du repos?A t’il pensé à tous ces morts ? A tous ces camerounais qui depuis de longs mois ne peuvent plus aller au champ ,manger normalement? A t’il pensé aux camerounais qui se sont déplacés ? Pour certains qui vivent dans la pauvreté ,la précarité .Les enfants qui ne peuvent plus aller à l’école entre autre…pendant ce temps ils estiment que les institutions ont été traînées dans la boue.
L’on se souvient qu’à la suite de ces attaques contre le chef de l’État à Genève ,plusieurs communautés se sont indignées .Les élites issues des différents groupes sociologiques ont d’ailleurs réaffirmé leur soutien total au président de la république.
Vous parlez de quelle communauté ? Ces gens ne parlent pas au nom des communautés. Il s’agit des profiteurs du régime. Des personnes qui mangent sur le dos des camerounais. Aujourd’hui ils se réunissent entre eux .pour parler au nom de quelle communauté ?Allez sur le terrain …demandez si les communautés les soutiennent. Ils parlent au nom de qui ?de personne . En réalité ,les camerounais dans le sens profond du terme souffrent des affres du régime.
L’appel au génocide lancé par le professeur patrice Nganang a suscité de vives indignations. C’est le cas de cette déclaration rendue publique par les députés du sud . Quelle est la lecture que vous faites à ce sujet d’ actualité?
Vous parlez de Nganang . c’est un individu. Il ne représente pas toute une communauté et puis il ne peut pas parler au nom d’une communauté qui ne l’a pas mandaté. Au sud ,une seule personne n’aurait-il pas répondu à Nganang ? Nganang c’est un individu. Il a dit ce qu’il pensait. Il n’a pas reçu de mandat de la communauté dont il prétend défendre. En réalité cette sortie des députés du Sud est de nature à diviser les camerounais .Monter les camerounais contre les autres. Nganang parle en son propre nom.
Le président de la république vient de proroger le mandat des conseillers municipaux qui court jusqu’au mois de février 2020. Cette prorogation est elle compréhensible ?
On dit qu’on a prorogé le mandat. Ce n’est pas un événement en soi. Le mandat a une durée déterminée. A l’issu de ce mandat ,le peuple doit renouveler sa confiance à celui qu’il veut. Mais qu’on aille proroger pour 12 mois…c’est à l’image d’un monsieur qui va la retraite. Et il faut négocier avec l’employeur pour qu’il vous accorde encore un an.Après vous vous rendez compte que ça n’a rien changé. En réalité ça ne représente rien .Quand bien que vous aurez deux ans de plus ,ça ne change pas ta vie. Avec cette situation dans le nord-ouest et du sud ouest ,on ne peut pas parler d’une élection fiable au Cameroun. C’était le cas pour la présidentielle de 2018.Les gens n’ont pas pu voter.le retour à la paix est impératif dans ces régions du pays déchirées par la crise socio politique. Il vaut mieux une pire démocratie dans la paix ,plutôt qu’une démocratie de façade dans la guerre et la pauvreté.
Propos recueillis par Didier kieretu.