décembre 22, 2024

LITTERATURE : LES EDITIONS DU MUNTU PRESENTE ‘’LES ICONES DE LA MUSIQUE CAMEROUNAISE’’ (Tome 1)

LITTERATURE : LES EDITIONS DU MUNTU PRESENTE ‘’LES ICONES DE LA MUSIQUE CAMEROUNAISE’’ (Tome 1)

 

L’ouvrage a été dédicacé samedi dernier à Douala. Il est le résultat des recherches approfondies menées par Arol Ketchiemen, jeune auteur de nationalité camerounaise

‘’Voici une photographie historique de la musique du Cameroun de ses auteurs et acteurs, un véritable dictionnaire pour la postérité pour un devoir imparable de mémoire’’. C’est par ces propos que Jean-Marie Ahanda, le fondateur du groupe mythique les Têtes brulées termine la préface de ce livre qu’il signe. Cet ouvrage est scindé en quatre parties, sur un total de 287 pages. Paru le 21 juin 2018 à l’occasion de la journée internationale de la musique et paru aux Editions du Muntu. Ce livre nous permet de découvrir, mieux de parcourir l’histoire de la musique du Cameroun du milieu des années 60 à la fin des années 80 à travers les hommes et les femmes qui l’ont faite. L’auteur explique qu’il a été influencé par l’inexistence des textes sur les grandes icones de la musique camerounaise et pour lui c’est un devoir de mémoire qui fait en sorte qu’on n’oublie pas ces derniers. Par cet ouvrage, l’auteur Arol Ketchiemen veut partager le fruit de ses nombreuses années de recherches. Deux ans, c’est la période qu’il lui a fallu pour écrire ce livre. Dans un premier temps, il retrace brièvement l’origine des principaux ‘’rythmes de chez nous’’. Assiko et Ambass-bey Bikutsi, Makossa, Mangambeu et Bend-skin. Dans un second temps, il relate les parcours de quelques figures emblématiques de la musique camerounaise. A l’instar de Ali Baba, André-Marie Tala, Anne-Marie Nzié Bébé Manga entre-autres rappelant au passage l’encre indélébile que chacun aura su laisser à la postérité. Véritable recueil des virtuoses de la scène d’antan. ‘’Les icones de la musique camerounaise’’ nous replonge sur les trajets des ‘’étoiles filantes de la musique camerounaise’’. Ces artistes de génie comme qui dirait dont les carrières ont été brusquement ou brutalement arrêtées alors qu’ils connaissaient une ascension fulgurante. Bebey Black dont la mort produisit une onde de choc dans le milieu artistique camerounais. Bill Locko, Betti Betti arrachée à la vie à la fleur de l’âge, sa mort créa un séisme dans l’univers musical camerounais. Alima Stone, Eddy Edouthe, Chantal Alima Stone.
Arol Ketchiemen, l’auteur a aussi tenu à faire revivre ce qu’il appelle ‘’les oubliés de l’histoire’’. Ces personnages-là qui ont marqué de leurs voix et de leurs talents la musique au pays des Lions Indomptables dont on n’a plus aucune trace. A l’instar de Cheramy de la capitale rangé dans les oubliettes. Nous pouvons citer : Kamdem Irenée qui avait un orchestre personnel et aussi un bar au quartier Mokolo à Yaoundé, Malap Paul grande vedette des années 60-67 fut membre de l’orchestre national et auteur de plusieurs titres à succès comme Cameroon mon pays (Manyu), Bo Jeannot et plus tard Docteur Fogué. Dans la lignée des divas oubliées, on pourrait aussi citer Tity Edima, chanteuse de la région du Sud parmi les plus douées de sa génération. Les témoignages rapportent que ses chansons traversaient les frontières. En effet, ayant constaté le traitement ingrat infligé aux figures marquantes de la musique du Cameroun, ce livre est un moyen détourné pour vulgariser leur histoire subliminale, retracer leurs parcours et mettre l’accent sur le rôle essentiel qu’ils ont joué en faveur de l’essor de la musique au Cameroun.
Et l’auteur va plus loin en offrant aux lecteurs un concentré d’anecdotes. A titre illustratif, de petites histoires à l’origine des chansons qui nous ont marqué car en réalité chaque chanson a une histoire soutient-il. Tenez par exemple la chanson ‘’Amio’’ qui est le titre camerounais le plus repris, l’histoire du succès inattendu de ‘’Soul Makossa’’ de Manu Dibango. Le lecteur explorera l’épopée des Têtes brulées dont les prestations sont contées par Jean-Marie Ahanda précurseur du mythique groupe. Par des exemples concrets, il verra comment la musique est souvent une histoire de famille, fratrie Decca, Marie et Archangelo de Monekoo. Au total soixante icones recensés dans l’ouvrage. Une fleur est également faite à quelques icones de la musique camerounaise qui sont morts dans l’indifférence générale et le dénuement total. La rédaction de ce livre est une entreprise louable pour Arol Ketchiemen, une authentique invitation à un voyage cadencé à travers l’âge d’or de la musique camerounaise et a le mérite de sortir de l’ombre des chanteurs, compositeurs ou encore musiciens aujourd’hui oubliés du grand public et qui ont pourtant joué un rôle important dans l’éclosion des rythmes et sonorités du Cameroun. Pour le Tome 2 de ‘’Les icones de la musique camerounaise’’, il va se focaliser sur les personnes de l’ombre pourtant aux manettes des grands succès ajoute-il.
Arol Ketchiemen est auteur de plusieurs autres livres. ‘’Dictionnaire de l’origine des noms et surnoms des pays africains’’, ‘’Surnoms des hommes et femmes qui ont marqué l’histoire contemporaine de l’Afrique’’.

Par: Sandrine BABO

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