décembre 24, 2024

MUSIQUE : SUR LES TRACES DE VALSERO

MUSIQUE : SUR LES TRACES DE VALSERO

L’artiste musicien qu’on ne présente plus a su, durant les dix dernières années, imprimer sa marque à travers ses textes engagés.

A l’origine de cet engagement, sa frustration face à un système qui est verrouillé depuis des décennies selon lui. En 2002, jeune diplômé depuis deux ans et au chômage, Valsero connaît un quotidien difficile. A la recherche d’un emploi, il découvre la face cachée des recrutements au Cameroun à savoir la corruption et le trafic d’influence entre- autres. Une dure réalité à laquelle il fait face bien que révolté par la situation.

Valsero en fait une opportunité pour dénoncer toutes ces tares qui plombent la bonne gouvernance au Cameroun au grand dam de la jeunesse. Le rappeur déjà connu dans l’univers musical rentre en studio pour décrire sa colère en musique. Il en ressort avec un album en 2008 avec comme titre phare « Ce pays tue les jeunes ». Une chanson qui devient très vite l’hymne d’une jeunesse qui se sent abandonnée et désoeuvrée. Un coup réussi pour Valsero devenu l’icône des jeunes. Se définissant comme un citoyen engagé et acteur pour le changement, il tient à sa liberté d’expression.

Valsero rêve d’un Cameroun meilleur, d’une jeunesse engagée et dynamique, d’un Cameroun où la jeunesse a des opportunités, d’un statut pour les artistes et d’une égalité des droits entre les hommes et les femmes. Des ambitions qu’il ne cache à chacune de ses sorties. Patriote, il veut construire un Cameroun plus libre, plus démocratique. Il est pour un Cameroun uni, loin des divisions et autres clivages. Il donnera d’ailleurs de la voix via le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) où il appelle au retour de la paix dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-ouest, empreintes à la crise socio- politique dite « Anglophone ».Très actif dans cette formation politique, il fait l’objet de plusieurs interpellations et le 26 janvier 2019, il est arrêté par les forces de maintien de l’ordre alors qu’il s’apprêtait à prendre part à une marche dans les rues de Yaoundé, la capitale du Cameroun.


Cet engagement démesuré en faveur du bien-être des jeunes en particulier et des Camerounais en général va plus loin. Valsero lutte aussi contre la migration clandestine. Membre de l’association « Our Destiny », il éveille la conscience de ses jeunes compatriotes sur les dangers de ce phénomène. En 2017, il s’associe à la Fondation Conseil Jeune qui est une association de la société civile avec pour objectif de sensibiliser les jeunes sur l’importance du vote, mais également pour leur apporter une éducation et une culture électorale pour « conserver les avoirs » dit- il. Le titre « Va voter » en est une parfaite illustration.
De son vrai nom ABE Gaston, Valsero est le septième enfant d’une famille nombreuse. Il fait ses études secondaires à Yaounde et poursuit son cursus académique à l’École Nationale supérieure des Postes de Buea puis de Yaoundé où il obtient son diplôme de Technicien des travaux de Télécommunications option Communication. En 2000, après l’obtention de ce sésame et dans l’attente d’un travail, il renoue avec le rap. Avec Asan et Holmes ses amis d’enfance, il forme le collectif K’roz’n. Le groupe ne résistera pas à l’immaturité de ses membres. Valsero va donc se détacher et évoluer en solo. C’est ainsi qu’il décide de commettre un opus intitulé « Politikement instable », reflet de la société camerounaise.

Par : NemasSara Tchamgoué

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