décembre 22, 2024

Politique : Echéances électorales au Cameroun

Politique : Echéances électorales au Cameroun

Les jeunes affûtent leurs armes Absents de l’espace sociopolitique camerounais, ces jeunes sont invités à renverser la tendance en s’impliquant activement lors de des échéances électorales qui se tiendront au Cameroun cette année. C’est du moins ce qui ressort de la rencontre d’échange et de concertation organisée par l’Ong un Monde avenir vendredi, 9 février dernier entre les leaders de partis politiques, la société civile et les jeunes. Jusqu’ici, cette tranche de la société qui représente 75% de la population est restée à l’écart de la chose politique. Ces spectateurs du débat politique au Cameroun sont le véritable frein de la démocratie au Cameroun estime le rappeur camerounais, non moins acteur de la société civile, Gaston Abé, dit valsero. Il prenait part aux de Serge Espoir Matomba, premier secrétaire du Peuple uni pour la rénovation sociale (Purs), Franck Essi, secrétaire général du Cameroon people party, (Cpp) à une rencontre d’échange et de concertation avec les jeunes qui s’est tenue vendredi 9 février dernier sous le thème : « participation électorale des jeunes au Cameroun: quels enjeux pour 2018». Pour l’auteur du tube à succès ‘ce pays tue les jeunes’, « la jeunesse camerounaise est un problème pour la démocratie. Si elle ne fait pas partie de la solution, elle est le problème.

Pourtant elle constitue 50% de la solution», déplore l’artiste. Non sans les avoir exhorté à fermer les oreilles sur ces dogmes qui font croire que les dés sont pipés d’avance. En cette année charnière, le souhait de ces leaders politiques, est que les jeunes puissent renverser la tendance en s’impliquant activement lors des échéances électorales qui se tiendront au Cameroun cette année et afin de faire attendre leur voix à travers les urnes. Valsero les a invités à massivement s’inscrire sur les listes électorales afin que le moment venu, ils puissent valoir leur avantage démographique. Dans le même temps, Serge Espoir Matomba a dans son exposé présenté les avantages de l’engagement politique. Pour lui, « autant les jeunes se lèvent tous les jours pour chercher du travail, autant ils devraient se lever pour militer dans une formation politique », a-t-il affirmé. Organisée par un Monde avenir, cette rencontre d’échange et de concertation fait partie du Programme d’encadrement des jeunes à la démocratie, (Pejed) qui en était à sa deuxième phase. Cette deuxième phase du programme visait l’enracinement de la démocratie dans les milieux jeunes, pour une participation plus accrue de ces derniers dans les processus électoraux ; leurs participation à la construction de la démocratie et l’implication de ces derniers à la gestion des affaires publiques. « Je félicite un Monde avenir que je suis depuis longtemps pour son travail en termes de sensibilisation des jeunes, de formation de jeunes sur des questions de citoyennetés. Et cette année 2018 particulièrement chargée sur le plan électorale, nous pensons que c’est de notre rôle d’accompagner les jeunes, en partageant notre expérience et en leur expliquant les enjeux. Leur donner des clés pour faire d’eux des citoyens un peu plus actifs, qui par leurs actions pourront améliorer leurs conditions, améliorer la situation du pays», confie Franck Essi, secrétaire général du Cameroon people party. Près de quatre vingt-dix jeunes issus des associations des jeunes ont pris part à cet échange. B.B Conseil constitutionnel Ce que pense l’opposition Elle a été prise au dépourvu, la classe politique et la société civile nationale. mercredi, 7 février dernier, le président de la République a procédé à la nomination des onze membres devant présider aux destinées de cet organe constitutionnel chargé de veiller à la régularité de l’élection présidentielle, des élections parlementaires ainsi que des consultations référendaires et de la proclamation des résultats de ces consultations entre autre autres. 22 ans après sa création par la loi N° 96/06 du 18 janvier 1996 portant révision de la constitution du 2 juin 1972 (modifiée par loi N°2008/001 du 14 avril 2008). Cet acte du chef de l’Etat qui vient ainsi compléter l’armature institutionnelle de notre pays ne semble pas emballer l’opposition et la société civile. Qui considère cet acte comme un non-événement. Aussi pense-t-elle que cet organe est une institution de plus et de trop budgétivore.

Philippe Nanga, coordonateur d’un Monde avenir «C’est un acte de provocation » Je pense que la nomination des membres du Conseil constitutionnel est un autre acte de provocation. Provocation par ce que ces nominations tombent du ciel ; personne ne s’y attendait. Il y a un cadre légal qui encadre la nomination de ces personnes. Nous avons essayé d’interroger quelques responsables politiques qui sont au parlement, ces hommes étaient autant surpris que nous de ces nominations. On ne sait pas à quel moment les membres de l’Assemblée nationale et du Senat ont été consultés. Provocation ensuite, parce qu’on constate avec regret qu’on n’a pas pensé à corriger ce qui provoque aujourd’hui la colère de nos frères des régions anglophones du Nord-ouest et du Sud-ouest. Cette discrimination qui ressort une fois encore à travers cette instance très importante de notre pays qui est essentiellement constituée des francophones. Nous voyons cela comme un autre acte de provocation qui ne va pas concourir à l’apaisement des tensions dans ces deux régions en proie à une crise sociopolitique depuis deux ans.

Franck Essi, secrétaire général du Cameroon people party « Pour le Cpp, c’est un non-événement » Pour le Cpp c’est un non événement. C’est un non-événement dans le sens où il arrive 22 ans après. Il arrive dans un contexte où les préoccupations sont ailleurs. Le pays est en crise, six régions sur dix sont en proie à des crises sécuritaires. Notamment les zones anglophones qui sont proies à des violences inédites. Pour la première fois de l’histoire de notre pays, nous avons des réfugiés, des gendarmes égorgés, nous avons des prémices d’une guerre civile. Nous pensons qu’il est urgent de faire cesser les armes et d’engager le processus politique du dialogue pour résoudre cette crise. Tout ce qu’on peut faire tout autour ne peut pas durer parce que le pays est en train de brûler. Valsero, artiste musicien et acteur de la société civile «C’est une autre institution budgétivore» Pour moi c’est un non-événement. Je classe cela au même titre que la distribution des ordinateurs et bien d’autres événements drôles qui marquent notre pays. Pour moi, tout cela fait partie de ce qu’on appelle des mécanismes de fin de règne. Quand vous êtes arrivés au bout de la piste, il y a des fortes chances de multiplier des bêtises. Et parfois on croit qu’il vaut mieux faire ce qu’on n’a pas encore fait. En ce qu’il est de l’impact du Conseil constitutionnel, ce qu’on appellerait le royaume des sages dans une dictature centralisée de conservation des pouvoirs, ils n’en ont pas besoin. Parce que nous sommes dans un pays qui n’a pas de contre-pouvoir à la base. L’assemblée nationale n’est pas un contre-pouvoir, le Senat encore moins. Les préfets se comportent comme des chefs de villages. Je ne peux même pas me permettre de lui donner toute l’importance qu’on peut attribuer à un Conseil constitutionnel normal. Parce qu’il n’a pas sa place. Je sais tout simplement que c’est une autre institution budgétivore. On ne savait pas déjà ce qu’on fait des sénateurs, voilà qu’on a encore les membres du Conseil constitutionnel à nourrir.
Propos recueillis par B.B

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