Les enquêteurs s’interrogent sur les conditions d’obtention de la gestion de deux ports en Guinée et au Togo.
Il est entendu dans les locaux de la police judiciaire à Nanterre (Hauts-de-Seine). Selon les informations du Monde confirmées par l’AFP, l’homme d’affaires Vincent Bolloré a été placé en garde à vue ce mardi matin.
Le milliardaire est auditionné dans le cadre d’une information judiciaire ouverte notamment pour « corruption d’agents publics étrangers ».
Les policiers se demandent si le groupe Bolloré n’a pas utilisé Havas, son bras publicitaire, pour obtenir en 2010 la gestion des ports de Conakry, en Guinée, et de Lomé, au Togo. Havas pourrait avoir assuré des missions de conseil afin de faciliter l’arrivée au pouvoir de certains dirigeants africains.
Ainsi, en 2010, Jean-Philippe Dorent, salarié d’Havas conseillait Alpha Condé, candidat à la présidence de la République de Guinée. Une fois élu, Alpha Condé avait résilié le 8 mars 2011, par décret, la convention de concession du terminal à conteneurs du port de Conakry octroyée en 2008 pour une durée de 25 ans à Getma, une filiale de l’armateur NCT Necotrans. Le gouvernement guinéen avait confié quelques jours plus tard la gestion du port au groupe Bolloré, déclenchant une bataille judiciaire entre les deux rivaux. Le groupe Bolloré avait été condamné en 2013 par le tribunal de commerce de Nanterre (Hauts-de-Seine) à verser plus de 2 millions d’euros à NCT Necotrans.
Jean-Philippe Dorent s’est également chargé d’une partie de la communication du jeune président togolais Faure Gnassingbé, En 2010, année de la réélection de Gnassingbé, le groupe Bolloré remportait la concession du terminal à conteneurs du port de Lomé pour une durée de 35 ans. Une décision elle aussi contestée par un concurrent.
Déjà en 2016, le siège du groupe Bolloré Africa Logistics avait fait l’objet d’une perquisition dans le cadre de cette enquête ouverte en juillet 2012.
Source: leparisien.fr