Le premier vice-président national de l’Union Démocratique du Cameroun Cyrille Sam Mbaka, tête de liste de cette formation politique dans le Littoral a développé ce programme à quelques heures de la tenue du scrutin prévue dimanche 25 mars 2018.C’est dans cet entretien mené par Sandrine Babo
SANDRINE BABO : Monsieur Cyrille Sam Mbaka vous êtes candidat aux sénatoriales de 2018 au Cameroun qui se déroulent le 25 mars 2018 et vous conduisez la liste de l’UDC dans le Littoral. Présentez-la
CYRILLE SAM MBAKA : Nous avons une liste qui tient compte de la loi qui dit que ‘’les sénateurs sont les représentants des collectivités territoriales décentralisées. C’est la raison pour laquelle la loi a prévu dix sénateurs par région pour le souci d’équité. Parce que le sénateur n’est pas seulement celui qui regarde la loi de manière brute mais aussi il utilise les us et coutumes pour voir si la conformité des lois cadre avec nos usages et coutumes. Nous n’avons pas de région où logiquement il doit avoir une chambre des chefs traditionnels ça veut dire qu’allant au Sénat nous devons veiller à ce que notre identité camerounaise soit préserver. Donc nous avons fait une liste en tenant compte de cela. Nous nous sommes répartis, les candidats à travers le territoire de cette région et nous avons confectionnés la liste. Donc nous sommes des sénateurs, supposés sénateurs aujourd’hui même sénateurs de demain, des sénateurs de mission pour remplir ces fonctions qui sont non seulement de défendre les collectivités territoriales décentralisées dans leur vécu quotidien mais aussi dans leurs us et coutumes.
SANDRINE BABO : Le président de la République a convoqué le collège électoral 7 février dernier Pour ce scrutin de liste au moins 9528 électeurs attendus dans 81 bureaux de vote. Quelques heures de la clôture de la campagne, sur quoi a reposé la vôtre ?
CYRILLE SAM MBAKA : La campagne électorale de l’UDC a d’abord visé à sensibiliser les électeurs que sont les conseillers municipaux qui sont des électeurs des communes parce que présenter par un parti politique. La deuxième chose c’est que sensibiliser les conseillers municipaux parce qu’ils sont en fin de mandat. Ils ont la possibilité de faire leur bilan et de voir si dans leurs différentes communes il y’a une harmonie qui s’est dotée. S’il y’a pas eu harmonie qu’est ’ce qui faut faire ? Donc à partir de ce moment-là nous avons essayé de toucher les conseillers municipaux individuellement de façon directe ou indirecte mais que chacun puisse le message de l’UDC et surtout son programme .Parce que c’est le programme qui est révolutionnaire. Et chaque conseiller municipal qui est en contact avec ce programme doit pouvoir se poser la question de savoir si avec ce programme il peut finalement obtenir ce pour quoi il est au conseil municipal. Si la raison est oui alors, voter massivement les listes UDC. C’est de ça qu’il s’agit dans la stratégie de campagne. Parce que nous avons vu aux dernières élections les chiffres et on s‘est dit pour renverser cette tendance et aller vers le développement, il y’a que le programme. Si vous avez un bon programme il y’aura adhésion parce que les conseillers municipaux sont comptables face aux populations. Il faut qu’ils expliquent, qu’ils changent de paradigme parce qu’ils deviennent des acteurs partie prenante qui sont avec les populations. C’est là que nous introduisons la notion de participation. Le conseiller municipal est le partenaire de la population partie prenante. Tous les jours en contact, les desirata, les problèmes à résoudre etc…et que la population doit connaitre ses conseillers municipaux. Dans une commune il n’est pas normal qu’on ne connaisse pas qui est conseiller municipal parce que en contact avec lui tous les jours au quartier il doit pouvoir faire en sorte que le développement se fasse. Voilà notre première stratégie. Pour cela nous avons bâti ce programme qui est le plan d’urgence communal participatif que j’ai proposé il y’a quatre ans et que je remets sur la table. Plaider pour que l’Etat accorde un milliard de francs par an pendant trois ans à chaque commune. Des fonds destinés à implémenter des plans communaux de développement(PCD), conçus de telle manière qu’au terme de la troisième année, chaque commune soit financièrement nantie. Rassurez-vous, depuis vingt-deux ans s’il y’avait eu la décentralisation au Cameroun, je pense que les fonds qui devaient être alloués à cette décentralisation aurait dépassé les 360 milliards dont nous parlons pendant trois ans. Qu’est-ce qui faut faire pour rattraper? Ce plan d’urgence vise à rattraper le temps perdu. Le temps perdu va permettre à chacun de travailler au niveau de sa commune et aux populations de voter, de contrôler, sanctionner parce qu’il est hors de question que ce soit comme on fait au niveau du pouvoir central, on décide tout pour vous et puis vous acceptez tout. Donc c’est participatif, c’est révolutionnaire. Quelque chose d’innovant. Je pense que chaque conseiller municipal qui a pris connaissance de ce programme nous a plutôt félicités.
SANDRINE BABO : Partant de ce plan d’urgence communal participatif, pensez-vous que ce message porte ?
CYRILLE SAM MBAKA : Il porte énormément. Nous sommes contactés par des conseillers municipaux qui n’avaient pas été investis par notre parti. Ils disent que voilà quelque chose qui peut impulser un développement rapide. Imaginez-vous que dans la toute petite commune rurale d’une région ils obtiennent ce financement, cinq ans après elle peut devenir la plus grande commune du Cameroun, ca dépend de la spécificité de chaque commune et d’être le numéro dans le monde parce que les idées traversent les frontières. C’est la raison pour laquelle nous proposons des plans qui puissent permettre d’arriver à booster le Cameroun dans chacune des régions. Le Cameroun a cette chance d’être l’Afrique en miniature, on doit en profiter pour faire rejaillir nos spécificités.
SANDRINE BABO : Quelles sont les chances de l’UDC ?
CYRILLE SAM MBAKA : C’est d’abord que nous avons deux listes dans le Littoral et à l’Ouest et nous sommes convaincus que seules idées doivent compter pour demain. Si nous avons, nos sénateurs du Littoral et de l’Ouest, nous avons la possibilité d’aller au Sénat que nous avons convaincus les conseillers municipaux d’aller convaincre les autres sénateurs qu’ils n’y avaient pas pensés. Nous pensons à l’intérêt général c’est ça qui nous motive, C’est quelque chose qui est fondamental chez nous, l’intérêt général.
SANDRINE BABO : ‘’L’année 2018 sera celle des élections !’’ annonçait le président de la République Paul Biya lors du message à la Nation le 31 décembre 2017.Le pari sera tenu par le chef de l’Etat. Les élections sénatoriales inaugurent cette année la valse des élections générales au Cameroun. Paul Biya a-t-il pris au dépourvu les électeurs ? Ou alors est-il le maitre des horloges comme a titré une certaine presse ?
CYRILLE SAM MBAKA : Si on doit respecter la loi il n’a pris au dépourvu personne c’est celà. Le problème c’est quand eux ils ne respectent pas la loi. Vous pensez que le plan d’urgence est né comment ? Il est né depuis les élections dernières en regardant les résultats que les partis de l’opposition ont eu, nous nous sommes dits NON pour que la donne change il faut proposer quelque chose et vous savez dans les cas comme-ca on propose quelque chose de simple, de concret et d’efficace et je pense que ce que l’UDC propose est simple, concret, efficace et facilement compréhensible et par les populations et par les conseillers municipaux et par les communes et par les sénateurs
SANDRINE BABO : Pensez-vous que votre plaidoyer va passer ?
CYRILLE SAM MBAKA : Je pense que si la démocratie veut que seules les idées prévalent, seuls les programmes soient mis en œuvre alors e ce moment il n’y a aucun doute. Le doute viendrait qu’on ne vote pas les listes de l’UDC et à ce moment-là on se posera la question qu’est-ce qui se passe ? A ce moment ce sera encore une autre étude mais l’étude du développement nous l’avons terminé et nous l’a proposons telle quelle est là et nous pensons que en face nous on devrait avoir des gens qui nous prouvent que ça peut pas marcher. L’idée peut venir d’une commune et embrasser tout le Cameroun, toute l’Afrique. En tant que politique, la politique commence que quand on a des idées, des programmes, des hommes et des femmes pour pouvoir implanter tout celà
SANDRINE BABO : En début de semaine le conseil constitutionnel a validé définitivement toutes les listes à la deuxième audience sur le contentieux préélectoral. Un mot sur ce baptême de feu de l’organe récemment formé ?
CYRILLE SAM MBAKA : Je dois dire que c’est une très bonne chose. Quand on est un parti politique on ne choisit pas les élections où on va. Ce n’est pas parce que celui qui est en face de vous a plus de conseillers municipaux que vous que vous ne devez pas travailler en vue de présenter un programme plus alléchant, plus efficace pour que vous puissiez prendre les voix au compte de cela puisque la finalité c’est le peuple. Donc allez à ces élections était quelque chose de primordial pour des partis politiques qui comprennent très bien ce que c’est que la politique et ma foi ce contentieux nous a permis de mettre en place un conseil constitutionnel au travail et les résultats qui sont là sont appréciables diversement et les gens peuvent se rendre donc compte que pour les prochaines élections voici le conseil constitutionnel qu’on aura en face. Je crois que ces élections sénatoriales sont venues ouvrir un certain nombre de portes qui permettent une lisibilité aujourd’hui de nos institutions et de voir comment elles fonctionnent et de pouvoir mettre en place ces stratégies afin que si on veut gagner qu’on tienne compte de ces paramètres.
Sandrine BABO : AN7