Selon nos sources, son corps repose à ce jour dans un cercueil scellé situé dans un funérarium de Bruxelles.À l’occasion du premier anniversaire de sa mort, « une messe d’action de grâce à la cathédrale Notre-Dame » de Kinshasa est annoncée à 09h30 (08h30 GMT) par le parti de Tshisekedi, l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), ainsi que des « activités politiques » à la permanence du parti à 14h30 dans la commune de Limete. En plus d’annoncer la messe à la mémoire de son ex-président, l’UDPS dénonce dans un autre communiqué « l’enlèvement de ses membres dont certains sont gardés dans les geôles du pouvoir », et donne six noms. La famille Tshisekedi, sa veuve et l’UDPS annoncent aussi une autre messe samedi à Bruxelles, alors que les relations entre Kinshasa et La Belgique sont très tendues. Un autre parti revendiquant le nom de l’UDPS, celui du Premier ministre Bruno Tshibala, annonce également une messe dans une autre église de Kinshasa, jeudi à 15h00. Tshibala devrait s’y rendre, a assuré un de ses proches à l’AFP.Si en août, un accord entre les autorités, la famille et l’ « UDPS-Limete », dont l’AFP avait eu copie en août, était supposé organiser le rapatriement de la dépouille de l’opposant, décédé à l’âge de 84 ans des suites de problèmes pulmonaires, cet accord sur l’organisation et le financement des obsèques, ainsi que l’inhumation dans une concession familiale à la périphérie de Kinshasa, n’a jamais été mis en oeuvre. L’UDPS compte pour responsable de cet échec le président Kabila. Ange Pabolangi, un cadre du parti qui vit en Belgique, dénonce notamment « la mauvaise volonté du régime de Kabila qui considère Tshisekedi mort toujours comme opposant ». « Contrairement à ce qui est dit, l’UDPS ne pose pas de conditions politiques à ce rapatriement. Mais le régime a peur des manifestations de rue si le corps revient », ajoute-t-il. Cette crainte renvoie au dernier retour à Kinshasa d’Étienne Tshisekedi, avant sa mort : le 31 juillet 2016, avant son ultime voyage à Bruxelles, où il partait se faire soigner, des centaines de milliers de personnes étaient venus le saluer.Joint par l’Agence France Presse (AFP), le ministère de l’Intérieur a renvoyé vers un vice-ministre de l’Intérieur qui n’a pas répondu aux appels.Juste avant sa mort, Tshisekedi avait supervisé l’accord politique de la Saint-Sylvestre 2016 avec la majorité au pouvoir, sous l’égide de la conférence épiscopale. L’enjeu de cet accord était de trouver une issue à la crise liée au maintien du président Kabila au-delà de la fin de son deuxième et dernier mandat le 20 décembre 2016, après la répression sanglante de manifestations en septembre et décembre 2016. Un accord qui prévoyait la nomination d’un Premier ministre issu des rangs de l’opposition, des mesures de « décrispation politique » et des élections au plus tard en décembre 2017. Mais depuis la mort de Tshisekedi, la mise en pratique de cet accord, n’a pas satisfait son clan politique l’UDPS. Son fils et ses héritiers politiques ont contesté la procédure de nomination du nouveau Premier ministre, Bruno Tshibala, exclu des rangs de l’UDPS. Cette opposition a alors mené à une scission de l’UDPS. En effet, Bruno Tshibala a été désigné lors d’un congrès en décembre président de « son » UDPS. La presse kinoise parle désormais de l’ « UDPS-aile Limete » et de l’ « UDPS-aile Tshibala». L’UDPS-Limete a ensuite annoncé son propre congrès en février, signe d’une véritable rupture. Quant au fils de l’opposant historique, Félix Tshisekedi, président du Rassemblement de l’opposition (Rassop), il demande le départ du président Kabila.Le mandat de Kabila, censé prendre fin le 20 décembre 2016, se poursuit jusqu’à ce jour. Les élections ont finalement été reportées au 23 décembre 2018 par les autorités qui affirment que les violences au Kasaï (centre) ont retardé le recensement des électeurs. Une situation qui a accentué l’opposition entre l’UDPS et le régime en place : Tshisekedi fils et d’autres opposants ont réclamé en vain une « transition sans Kabila ». Leurs appels à des mobilisations diverses fin 2017 ont rencontré un écho limité en RDC où les autorités interdisent toute manifestation depuis septembre 2016. Récemment, la contestation du régime a repris de la vigueur avec les appels d’un comité laïc proche de l’Église catholique à des « marches pacifiques » les 31 décembre et 21 janvier, dont la répression a fait une quinzaine de morts d’après les Nations unies.
Source : JeuneAfrique